Le burnout chez les athlètes est une problématique croissante dans le sport de haut niveau et chez les sportifs amateurs soumis à des charges d'entraînement élevées. Si les exigences physiques et mentales permettent d’atteindre des performances optimales, elles peuvent aussi entraîner un état d’épuisement progressif. Cet état compromet non seulement la carrière sportive, mais aussi le bien-être mental et physique des athlètes.
Une revue systématique récente (Dišlere et al., 2025) a synthétisé les résultats de plusieurs études longitudinales afin de mieux comprendre les facteurs de risque, les impacts physiologiques et psychologiques, ainsi que les stratégies de prévention et de récupération. En s'appuyant sur ces données, cet article explore les implications concrètes pour les kinésithérapeutes, préparateurs physiques et médecins du sport.
Qu’est-ce que le burnout sportif ?
Facteurs de risque identifiés dans les études longitudinales
Conséquences physiologiques et psychologiques du burnout
Impact sur la santé physique
- Les athlètes en burnout présentent un taux de blessures supérieur de 45 % par rapport aux athlètes non épuisés
- Fatigue musculaire persistante, affaiblissement du système immunitaire et troubles du sommeil sont fréquents.
Altération des capacités cognitives
- Réduction de 25 % du temps de réaction moyen chez les athlètes en burnout
- Augmentation du nombre d’erreurs tactiques et de prises de décision sous stress.
Conséquences psychologiques
- Risque accru de dépression et d’anxiété.
- Désengagement progressif, perte de plaisir dans la pratique sportive et difficulté à se remotiver après un échec.
Stratégies de prévention et de récupération
Les recherches montrent que la prévention du burnout repose sur une gestion optimale des charges d’entraînement et un soutien psychologique approprié. L’objectif est de permettre à l’athlète de maintenir une stabilité physique et mentale tout au long de sa carrière.
L’un des premiers leviers d’action est l’optimisation de la charge d’entraînement. L’étude montre que limiter l’augmentation de la charge hebdomadaire à moins de 10 % et intégrer des tests de fatigue neuromusculaire et de variabilité cardiaque permet de mieux ajuster les plans d’entraînement. L’exemple des athlètes ayant un suivi strict de ces paramètres montre une réduction de 30 % du risque de burnout.
La mise en place de techniques de récupération active est un autre facteur déterminant. Les recherches montrent que les athlètes qui intègrent des stratégies de relaxation musculaire, de cryothérapie et de variabilité des exercices réduisent leur niveau de stress perçu et optimisent leur récupération. Par ailleurs, l’importance du sommeil est soulignée, avec des résultats montrant que les athlètes dormant moins de 6 heures par nuit ont un risque de burnout accru de 40 %.
L’accompagnement psychologique est un élément central de la prévention. L’étude indique que les athlètes bénéficiant de séances de préparation mentale et de gestion du stress présentent une meilleure résilience aux périodes de surcharge. Créer un espace de dialogue entre les athlètes, les coachs et les familles est également une piste clé, car une communication fluide réduit le sentiment d’isolement et diminue le risque de détresse émotionnelle.
Enfin, l’équilibre de vie joue un rôle essentiel. Encourager des activités en dehors du sport, comme les études, les loisirs ou les interactions sociales, contribue à préserver la santé mentale des athlètes. Les jeunes athlètes intégrant ces éléments dans leur quotidien ont un risque de burnout réduit de 25 % par rapport à ceux entièrement focalisés sur leur discipline.
#1 Le rôle du soutien social et des relations interpersonnelles
L’étude met en évidence que les athlètes bénéficiant d’un fort soutien social et d’interactions positives avec leurs entraîneurs et coéquipiers sont moins sujets au burnout. À l’inverse, des relations conflictuelles ou un manque de reconnaissance peuvent accélérer le processus d’épuisement
#2 L’influence des attentes compétitives et du perfectionnisme
Les athlètes ayant des exigences perfectionnistes élevées et une forte pression compétitive montrent un risque accru de burnout. Une étude longitudinale a révélé que la crainte de l’échec et l’auto-exigence excessive sont directement liées à une augmentation du stress perçu et à un désengagement progressif
#3 Les effets du burnout sur le sommeil et la santé mentale
Les chercheurs ont identifié un lien fort entre burnout et troubles du sommeil. Deux études incluses dans la revue montrent que les athlètes souffrant de burnout présentent un risque accru d’insomnie et une récupération altérée. Le manque de sommeil devient un facteur aggravant, favorisant une baisse de performance et une vulnérabilité aux blessures
#4 Le burnout comme prédicteur de la dépression
Un point important souligné par l’étude est que l’épuisement chronique des athlètes peut précéder l’apparition de symptômes dépressifs. Une relation unidirectionnelle a été observée entre l’épuisement émotionnel et l’augmentation des troubles de l’humeur, mettant en évidence la nécessité d’une prise en charge précoce
CONCLUSION
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Le burnout est un phénomène insidieux qui peut compromettre la santé et la carrière sportive. L’analyse des études longitudinales montre que cet état d’épuisement se construit progressivement et qu’une approche préventive est essentielle pour limiter ses effets négatifs.
Pour les kinés, préparateurs physiques et médecins du sport, intégrer des stratégies de gestion du stress, de récupération et de suivi psychologique doit être une priorité pour garantir la pérennité des performances.
L'ARTICLE
Dišlere, B. E., Mārtinsone, K., & Koļesņikova, J. (2025). A scoping review of longitudinal studies of athlete burnout. Frontiers in Psychology, 16, 1502174. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2025.1502174